mercredi 29 août 2012

Une pastorale de santons


"- Moi je suis l’ange Boufaréo. Ils m’ont appelé comme ça à cause des grosses joues que j’ai fini par attraper à force de jouer de la trompette chaque fois que le bon Dieu est content. Et cette nuit là, jamais il n’avait été aussi content de sa vie le bon Dieu. Il allait être Papa d’un moment à l’autre. Et moi, j’avais jamais soufflé aussi fort dans mon instrument....Je vais vous dire comment ça c’est passé, parce que, de l’endroit où j’étais, c’est tout de même moi qui ai le mieux vu les choses. C’était le 24 décembre, il faisait mistral et tout les habitants de Bethléem s’étaient mis au lit de bonne heure..."

Voici le début du texte de la "Pastorale des santons de Provence" d'Yvan Audouard. Dans cette histoire qui raconte la nuit de Noël avec un accent chantant, il y a le pistachier, le berger, le meunier, ....et surtout le ravi, celui qui sait s'émerveiller.

Et tous ces "santouns" se retrouvent dans la crèche que chaque Provençal aménage avec soin à son domicile dès le début de l'Avent. Car la crèche provençale ce n'est pas uniquement un couple en adoration devant un bébé assorti d'un âne et d'un boeuf. Non, la crèche provençale, c'est tout un village, toute une région, tout un pays, tout un continent, tout un univers, .... (cela dépend de la place dont on dispose !). Personnellement, la mienne va commencer à déborder le haut du buffet où je l'installe.

Et dans ce paysage, cette géographie, comment représenter les arbres ? Et bien, c'est là que le Thym rentre en jeu. Grâce à ses tiges rugueuses et sinueuses, il est facile de le tailler pour représenter à l'échelle diverses silhouettes qui peuvent évoquer le Chêne vert, l'Olivier, et autres.  Un petit coup de peinture si nécessaire et l'effet est garanti.


Je cède avec grand plaisir à l'envie de vous faire découvrir un Santonnier de mon pays des Alpes du Sud, au talent et au coeur "grands comme ça" ! Il vous suffit de cliquer sur le lien ci-après : Santons Volpes . Parmi les petites gens et leurs métiers d'autrefois qu'il modèle de ses mains, vous trouverez sur son site une "marchande de picons", qui vend à la sauvette des oranges pelées, provenant des fabriques "Picon" de Marseille. Vous vous souvenez bien sûr de mon article sur le sujet : "Pour se requinquer".

Comme les fêtes de fin d'année sont souvent l'occasion d'agapes, il est de coutume de servir au souper du 25 décembre, de "l'Aïgo boulido" (ou Aïgo bouido), c'est-à-dire un bouillon d'ail et d'herbes dont voici une recette : Pour 4 personnes, vous mettrez à bouillir 5 à 8 gousses d'aïl coupées en deux dans1 litre d'eau salée. A ébullition, vous ajouterez 1 beau brin de thym, 1 branchette de sauge, 1 belle feuille de laurier que vous laisserez infuser dix minutes à couvert. Filtrez le liquide, faites-le réchauffer. Puis au dernier moment, liez ce bouillon avec un jaune d'oeuf (variante : liez avec une grosse cuillerée de purée d'amande) avant de servir sur des croûtons de pains frottés d'ail. Chacun ajoutera à son goût un filet d'une bonne huile d'olive dans son assiette.


Et parce que l'esprit de Noël n'a pas de saison, pour terminer mon article sur le Thym, j'associe à cette plante chaleureuse, en guise de salutation fraternelle, la dernière phrase de la Pastorale des santons :

"Soyez heureux 
et paix sur la terre aux Hommes de bonne volonté !"


Voilà, c'est le moment de tourner une page dans mon Dictionnaire Z'Amoureux. Pour la lettre "U", je vais un peu ruser car j'aimerai vous présenter "Urtica dioica" , c'est-à-dire l'Ortie en bon français !


Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.



dimanche 26 août 2012

Thymol, linalol, thuyanol, en farandole

"Petite plante trapue accrochée à un sol aride, sa taille l'oblige à regarder la terre, sa cueillette à supporter la chaleur torride du soleil, son habitat à se fondre silencieusement dans le chant des cigales et le bourdonnement des abeilles. On ne parle pas en cueillant Thymus vulgaris..."



Par distillation à la vapeur d'eau, le Thym commun (Thymus vulgaris) donne une huile essentielle (HE) dont la composition peut beaucoup varier. Nous avons déjà vu l'existence de différents profils biochimiques pour une même plante dans mon article sur le Romarin. Ces profils sont le fait de l'expression naturelle du métabolisme du Thym commun qui va varier suivant l'exposition, l'altitude, le climat, le sol, le patrimoine génétique des plants, ...Il est possible de les distinguer grâce aux analyses en laboratoire (chromatographies).

Ces spécificités biochimiques (notées s.b. dans certains écrits) sont aussi appelées des chémotypes (notés CT). Vous pourrez notamment trouver les chémotypes suivants :
  • Thymus vulgaris CT. thymol (contient environ 35% de thymol)
  • Thymus vulgaris CT. linalol (contient environ 70% de linalol)
  • Thymus vulgaris CT. thuyanol (contient environ 50% de monoterpénols dont 35% de thuyanol)
L'essentiel à retenir c'est que tous ces chémotypes d'HE de Thym commun ont des propriétés anti-infectieuses d'une grande efficacité. Mais, attention, si ces noms biochimiques finissent tous en "-ol", les molécules ne sont pas de même nature. C'est le brin de fantaisie des chimistes ! Le thymol est un phénol, tandis que le linalol et le thuyanol sont des monoterpénols. C'est ce qui va faire toute la différence.

Lorsque vous acheterez de l'huile essentielle de Thym soyez très vigilant sur le choix du chémotype car les précautions d'utilisation vont en dépendre.



"Telle est la plante, tel est le personnage. Homme de la terre, solide et trapu, à la peau tannée et au teint de cuivré, le sourire de la simplicité et de la gentillesse illumine son visage brûlé par le soleil et creusé des sillons de l'âge. Thymus vulgaris CT thymol porte sur lui la marque de sa vie laborieuse, simple, prosaïque mais véridique... " 

Thymus vulgaris CT thymol est une huile essentielle exigeant prudence et posologie convenable. Son parfum est chaud, boisé et puissant.

Précautions d'usages et contre-indications :
- contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante ainsi que chez les enfants et à utiliser avec précautions chez les personnes âgées
- C'est une huile essentielle irritante et dermocaustique.
- Ne jamais la mettre dans le bain ou la respirer avec un appareil microdiffuseur, comme pour toutes les HE phénolées, au risque de grave irritations. Ne pas l'utiliser pure sur la peau.
- A haute dose elle devient hépato-toxique, ne pas dépasser les doses conventionnelles et ne pas la prendre au-delà de quelques jours

Puissamment anti-infectieuse, cette huile essentielle de Thym à thymol a des propriétés anti-bactériennes et anti-virales remarquables. Elle agit sur les infections profondes ayant des conséquences sur le terrain même de l'individu. Elle a également une action immunostimulante et combat l'asthénie. Sa voie de prédilection demeure la voie buccale, en veillant à bien la diluer. Elle sera utilisée par les aromathérapeutes, le plus souvent en synergie dans des mélanges d'HE dans les pathologies infectieuses majeures ou à répétitions.



" Thymus vulgaris CT linalol est un être jeune, un caractère nouveau. C'est un être caché, un introverti. C'est avant tout un nerveux qui raisonne plus qu'il ne vit les choses,...Il semble marcher vers un destin qui le conduira à un éveil subit, révélateur de ses nombreuses possibilités."

Thymus vulgaris CT linalol est très différent de Thymus vulgaris CT thymol, tant du point de vue olfactif que de son action thérapeutique. Son parfum est frais, fleuri et épicé.

Thymus vulgaris CT linalol reste une huile essentielle anti-infectieuse, mais son action est douce. C'est une huile essentielle primordiale et majeure pour traiter les maladies infantiles : infections broncho-pulmonaires, rhinites et otites. Thymus vulgaris CT linalol est un excellent fortifiant général, ni excitant, ni agressif. C'est un immunostimulant efficace en cas de bronchites et angines à répétition. C'est un neurotonique, un stimulant cérébrale et psychique.

Précautions d'usage :
- cette huile essentielle de Thym commun à linalol est contre-indiquée chez la femme enceinte (utérotonique)

Pour traiter une rhinopharyngite chez l'enfant (au-dessus de 3 ans), dans leur "Manuel pratique d'aromathérapie", Patrice de Bonneval et Franck Dubus proposent pour une application cutanée, le mélange d'huiles essentielles suivant :  1 ml d'HE d'Aniba rosaeodora (Bois de rose), 0,5 ml d'HE de Chamaemelum nobile (Camomille romaine), 1 ml d'HE de Cinnamomum camphora 1-8 cineol (Ravintsara), 1 ml d'HE de Melaleuca alternifolia (Tea Tree) , 0,5 ml d'HE de Thymus vulgaris CT linalol (Thym commun à linalol), dans 100 ml d'huile végétale de Jojoba.  L'utilisation se fait par application de 6 gouttes de cette préparation réparties sur le cou, la voûte plantaire, le dos et la poitrine, 3 à 4 fois par jour, pendant 3 à 4 jours. 

L'hydrolat recueilli en sortie de distillation à la vapeur d'eau de Thymus vulgaris CT linalol peut être utilisée pour son action sur la sphère psycho-émotionnelle. Cet hydrolat assiste les êtres sensibles et souvent solitaires qui se sentent incompris ou rejetés. Notamment pour les êtres jeunes en recherche, dispersés ou instables, il  peut favoriser la maturité intérieure. Il sera pris à raison d'une cuillerée à café dans un verre d'eau à boire doucement en dehors des repas, et ceci en cure de 10, 20 ou 40 jours suivant le ressenti.



Thymus vulgaris CT thuyanol, a encore une autre personnalité, plus complexe. Plus fragile que les autres Thyms, son parfum est particulier, avec des notes herbacées.

Thymus vulgaris CT thuyanol est une excellente huile essentielle anti-infectieuse pour l'adulte, assez polyvalente (bactéricide, antivirale), avec un effet stimulant sur le système immunitaire. Son efficacité est sans agressivité.

Précautions d'usage :
- cette huile essentielle de Thym commun à thuyanol est contre-indiquée chez la femme enceinte

Son terrain de prédilection reste la sphère ORL et le système respiratoire, aussi elle est très utile dans toutes les infections respiratoires : rhinopharyngites, angines, bronchites, sinusites, rhinites,...

Dans ces cas, c'est la voie orale qui est recommandée. Vous pourrez prendre sur un comprimé neutre ou diluées dans un peu d'huile ou de miel 2 gouttes d'HE de Thymus vulgaris CT thujanol, 3 fois par jour, pendant 2 à 4 jours suivant l'amélioration.

Pour traiter vos rhumes, vous pouvez vous faire une inhalation en mettant 2 gouttes d'HE de Thym à thuyanol, 4 gouttes d'HE de Pin Sylvestre et 2 gouttes de Niaouli dans un bol d'eau bouillante. 

Vous pouvez également utiliser cette huile essentielle par la voie cutanée, en la diluant et en l'associant avec des huiles essentielles complémentaires. Ainsi en cas de grippe, vous pouvez mélanger 20 gouttes d'HE de Thym à thuyanol, 20 gouttes d'HE d'Eucalyptus radié et 10 gouttes d'HE de Ravintsara dans 10 ml d'huile végétale à l'arnica. Vous appliquerez quelques gouttes de ce mélange sur la poitrine, la nuque, le haut du dos, pendant quelques jours.


Avec le Thym, vous voilà paré pour affronter l'hiver, ses vents glaciaux, ses bourrasques de neige, ses températures de "moins zéro" sous abri. Glagla ! Mais au coeur de l'hiver, la Provence a su conserver des traditions bien chaleureuses, c'est ce que j'aimerai vous présenter pour finir mon article sur le Thym.


Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


mercredi 22 août 2012

Le Thym , un atout indispensable


Si vous avez la chance de posséder un plant de Thym commun (Thymus vulgaris) dans votre jardin, cueillez-en les tiges fleuries  au début de sa floraison. Et si le Thym commun ne fait pas partie de votre paysage, vous trouverez facilement ses feuilles et fleurs séchées chez votre herboriste ou votre pharmacien. Gardez-en toujours chez vous, bien au sec. Le Thym saura vite se rendre indispensable.

Plante aromatique par excellence, ce Thym commun est un "ennemi de la toxine". 

Le Thym va ainsi activer les fonctions de désintoxication de l'organisme et sera donc utilisé en tisanes notamment en cas de grippe. Pour préparer une tisane de Thym, vous ferez infuser à couvert pendant 10 minutes 15 grammes de Thym séché dans 1 litre d'eau bouillante (bien récupérer les gouttelettes sur le couvercle). Après l'avoir filtrée, mettez la tisane dans un thermos et prenez trois à quatre tasses par jour en-dehors des repas, ceci pendant 4 à 6 jours. Ne conservez pas cette tisane au-delà de la journée.

Ses excellentes propriétés anti-infectieuses seront mises à profit en cas de rhumes, bronchites, rhinopharygites et toute autre infection respiratoire, toujours sous forme de tisanes. Il sera possible de faire aussi des gargarismes avec la même infusion, en cas de maux de gorge. Etant également astringent, le Thym diminuera les sécrétions des muqueuses, surtout nasales. "Avec le Thym, le rhume s'éteint !"


Par voie externe, il est possible en première action antiseptique, de laver les plaies avec la même infusion refroidie.

Grâce à ses propriétés à la fois tonifiantes et antispasmodiques des voies digestives, il permettra de faciliter la digestion tout en calmant les contractions nerveuses de l'estomac et de l'intestin. De même, il va chasser les gaz et empêcher les fermentations. C'est encore la forme infusion qui est adaptée pour cela. En cas de besoin, prenez en sortie des principaux repas une tasse d'infusion faite avec une cuillerée à café rase de Thym séché pour 150 ml d'eau bouillante (10 minutes d'infusion à couvert).

Enfin, le Thym est un tonique général de l'organisme. Vous avez vu dans "Au pays de la Farigoule" qu'il est possible de se faire un bon bain de Thym pour se revigorer. En convalescence ou en cas de fatigue suite à des infections à répétition, vous pouvez aussi boire deux tasses d'infusion par jour. Évitez de dépasser les 3 semaines de consommation afin de ne pas déséquilibrer l'organisme.

Pour les hivers rigoureux, lorsque vous vous sentez "grippable" (c'est-à-dire un peu faible et psychologiquement tout prêt à attraper une bonne grippe), je vous donne la recette de ma "tisane bel hiver".

Elle nécessite d'avoir dans ses placards de cuisine : du Thym séché, du gingembre frais, du citron, de la cannelle en poudre, du miel. Vous commencerez par faire bouillir un petit morceau de gingembre frais râpé dans 1/4 de litre d'eau pendant 3 minutes, puis vous ajouterez une cuillerée à café de Thym séché et ferez infuser hors du feu et à couvert pendant 5 minutes. Vous filtrerez dans un bol dans lequel vous ajouterez un peu de jus de citron, très peu de poudre de cannelle et une belle cuillerée à café de miel (lavande si possible). Mélangez puis sirotez cette tisane les pieds bien au chaud dans des chaussettes de laine. Vous allez voir que la vie va vous sourire malgré les frimas.

Mais ce n'est pas fini. En tant que plante aromatique, le Thym va vous dévoiler ses essences ....dans la suite de mon article.


Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


dimanche 19 août 2012

Au pays de la Farigoule

La Gloire de mon Père
"C'est là que je vis pour la première fois des touffes d'un vert sombre qui émergeaient de cette "baouco" et qui figuraient des oliviers en miniature. Je quittai le chemin, je courus toucher leurs petites feuilles. Un parfum puissant s'éleva comme un nuage et m'enveloppa tout entier.
C'était une odeur inconnue, une odeur sombre et soutenue, qui s'épanouit dans ma tête et pénétra jusqu'à mon coeur. C'était le thym, qui pousse au gravier des garrigues.... J'en arrachai quelques brindilles, et je rejoignis la charrette en les tenant sous mes narines....
C'est du thym frais, dit ma mère. On fera des civets merveilleux ...." (Marcel Pagnol)


Pour ne pas faire pleurer les lapins, je ne vous donne pas la recette d'un civet mais la recette d'un Apéritif au Thym de tradition provençale. Il vous faudra du thym frais fleuri. Vous en ferez macérer quelques brins dans un litre de vin blanc sec pendant 15 jours. Après avoir filtré, vous ajouterez un peu de miel liquide, vous mélangerez bien et vous laisserez vieillir pendant 1 mois avant la dégustation.

Et les jours où le soleil tape un peu fort, pourquoi ne pas vous rafraîchir avec un Granité de Thym très simple à réussir.

Vous réunirez les ingrédients suivants (pour 3 verres) : 10 cl d'eau, 40 g de sucre, 5 branches de Thym frais, le jus d'un citron, 1 cuillerée à soupe de miel. Vous mettrez tous les ingrédients dans une casserole jusqu'à ébullition. Puis coupez le feu, filtrez et versez dans un récipient plat. Laissez refroidir. Placez au congélateur pendant environ 5 heures. Grattez la surface avec une fourchette pour obtenir des paillettes. 

Si vous chercher un cadeau "fait maison" pour vos amis, profitez de la vague des chefs en toque de tout poil, qui nous a ramamié avec nos papilles : offrez du Sel au Thym. A prévoir un peu à l'avance car il faudra attendre 3 semaines avant de le consommer. Pour le préparer vous allez broyer finement 50 g de Thym bien sec (feuilles et fleurs). Puis vous le mélangerez avec 150 g de fleur de sel. Choisissez de jolis petits bocaux et une belle étiquette calligraphiée. A conserver au sec.

Ceux qui suivent mon dictionnaire Z'Amoureux des plantes depuis le début, se souviennent sûrement du Bain de bouche remarquable que  vous pouvez préparer avec du Thym, du Romarin et de la Menthe. Je vous indique le lien ci-après Bain de bouche maison.

Et si vous êtes un peu fatigué de toute cette agitation, pourquoi ne pas vous plonger dans un bain aromatisé au Thym, ça délasse et ça redonne de l'énergie. Pour cela il vous faudra une grosse poignée de brins et de feuilles de Thym commun. Vous les mettrez dans 600 ml d'eau dans une casserole avec un couvercle. Vous porterez à ébullition, puis en réduisant le feu, vous laisserez frémir 10 minutes. Puis vous retirerez la casserole du feu et filtrerez bien avant d'ajoutez cette décoction dans l'eau de votre bain. Plouf ! Plouf !


Allez, maintenant que vous êtes en pleine forme, zou, en route, car j'aimerai vous expliquer pourquoi le Thym est indispensable à votre belle santé.


Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


mercredi 15 août 2012

A la découverte du Thym


"Ce sont les lapins qui ont été étonnés !... Depuis si longtemps qu'ils voyaient la porte du moulin fermée, les murs et la plate-forme envahis par les herbes, ils avaient fini par croire que la race des meuniers était éteinte, et, trouvant la place bonne, ils en avaient fait quelque chose comme un quartier général, un centre d'opérations stratégiques : le moulin de Jemmapes des lapins... La nuit de mon arrivée, il y en avait bien, sans mentir, une vingtaine assis en rond sur la plate-forme, en train de se chauffer les pattes à un rayon de lune... Le temps d'entrouvrir une lucarne, frrt ! voilà le bivouac en déroute, et tous ces petits derrières blancs qui détalent, la queue en l'air, dans le fourré. J'espère bien qu'ils reviendront." 

Ainsi commence la première lettre de mon moulin d'Alphonse Daudet. 

Bienvenue, vous voici au pays du Thym, ou plutôt de la Farigoule comme on dit par ici ! Car c'est bien dans ce pays crépitant de cigales que le Thym prend un statut royal. Il est de toutes les sorties le long des chemins blancs et caillouteux et il est de toutes les recettes qui rissolent de soleil et d'olive.

Et pourtant ma première tisane de Thym, je l'ai bu sur les plateaux de l'Ardèche, en compagnie des spéléologues amateurs avec qui je partageais alors les mondes souterrains, assise tout près du feu sur lequel une vieille gamelle cabossée avait servi de tisanière. C'était diablement fort en goût, surtout sans sucre, mais j'avais été séduite. 

Dans mes Alpes du Sud, quel plaisir, au printemps de pouvoir chausser baskets et de monter directement depuis la place de la ville dans les montagnettes tout autour, pour y retrouver ces petits arbrissaux dont les fleurs roses-mauves attirent un ballet de papillons bleus : les Azurés du Thym.

Ici, le Thym a beau ne pas être bien grand, il a beau se ratatiner en branchettes sèches sous le soleil estival, une fois rencontré, il sait se faire reconnaître. Le passant se penche alors pour en briser un fragment et le froisser sous son nez avec ravissement. Son parfum chaleureux redonne de l'énergie au randonneur. Tant qu'il y aura du Thym, il y aura de l'espoir.


Voici donc le Thym commun, Thymus vulgaris (Famille des Lamiacées) comme le nomment les botanistes. La taille de ce sous-arbrisseau vivace va varier autour d'une vingtaine à une trentaine de centimètres.  Ses tiges ligneuses et souvent tortueuses à la base sont regroupées en touffes denses. Ses feuilles, petites, sont lancéolées. Ses fleurs, de couleur rosée plus ou moins pâle voire blanche, d'environ 6 mm, ont le calice bilabié caractéristique de la famille des Lamiacées. Elles sont disposées à l'aisselle des feuilles et se regroupent en haut des rameaux. La floraison s'étale entre les mois d'avril à juillet selon le lieu géographique.

Mais ce Thym n'est pas le seul. Dans le genre Thymus, vous trouverez dans la nature Thymus serpyllum, que vous connaissez sous le nom de Serpolet. Il a un port plus rampant et il fréquente les prés et les talus de nombreuses régions. Son parfum varie beaucoup d'un plant à l'autre. Sa saveur est fine.

Et dans les jardineries ou chez votre pépiniériste préféré, vous aurez la joie, le bonheur et l'avantage de vous fournir en cultivars intéressants pour vos inventions culinaires :

  • Le Thym "citron" dont les feuilles dégagent une forte odeur de citron lorsqu'on le froisse, à marier avec bonheur avec les poissons et les volailles
  • LeThym "à l'orange" dont les feuilles sentent ...l'orange bien sûr ! Du coup ce Thym peut agrémenter également des desserts sucrés

Et pour les jardiniers bretons ou les parisiens qui désespèrent de faire pousser du Thym de Provence sous leur climat vivifiant, je leur recommande de se tourner vers le lien suivant, où ils découvriront une video sur le Thym hirsute.(celui qui attend que la Reine d'Angleterre lui rende son peigne)

Revenez vite car j'aimerai vous emmener plus avant au pays de la Farigoule.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.

mercredi 8 août 2012

Le Sureau en Noir et Blanc



Ce Sureau noir, sombre de feuilles et blanc de fleurs a souvent été regardé avec ambiguïté par les différentes communautés humaines.

Ainsi, la présence d'un Sureau près de la maison est considéré partout comme bénéfique. Mais malheur à qui veut l'arracher ! Car le Sureau qui héberge des fées et aussi en lien avec les mondes obscurs, ce qui peut apporter de nombreux désagréments ! Il faudra donc demander impérativement l'autorisation de le couper et se répandre en plates excuses auprès de "Dame Sureau" pour ne pas avoir d'ennuis. 

Dans les branches du Sureau, en enlevant la moelle centrale, le marcheur pourra se tailler un bâton de pèlerin dans le creux duquel il pourra cacher ses valeurs ou ses grisgris protecteurs. Le sorcier l'utilisera, lui, pour se faire une baguette aux pouvoirs redoutables en y enfermant des yeux de loups, des coeurs d'hirondelles, des plantes magiques comme la Verveine et d'autres joyeusetés peu ragoutantes.

Pour dépasser cette situation en Noir et Blanc, une seule solution : passons à la couleur ! Et le Sureau noir est pour cela un sacré gaillard. D'ailleurs, l'industrie agro-alimentaire, qui connait ses intérêts, fait grand cas du Sureau pour obtenir un excellent colorant alimentaire naturel. 

Mais il y a mieux, le Sureau noir peut être utilisé en teinture végétale pour les tissus et laines. Dans des fouilles de sites néolithiques, des fragments de tissus teints à partir du Sureau ont été retrouvés. Ce sont essentiellement les baies qui  peuvent être utilisées et permettre d'obtenir des tons de bleus et de mauves, ainsi que de magnifiques gris-bleutés, gris ardoise ou lavande. Avec les fleurs, les feuilles et les jeunes brindilles, il est aussi possible d'obtenir une gamme de jaunes : jaune citron, jaune doré, jaune-vert.



Si la teinture végétale vous intrigue ou si vous êtes déjà un(e) passionné(e), ne passez pas à côté de "Couleur Garance". Cette association, dont Michel Garcia est à l'origine, a investi les jardins en terrasses du château de Lauris (Vaucluse) pour en faire un jardin conservatoire des plantes tinctoriales. Je rajouterai un conservatoire "vivant" car riche du recueil des traditions, respectueux des attentes actuelles de respect de l'environnement et inventif pour les développements du futur. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant : Couleur garance.

Enfin, si vous avez envie de retrouver le plaisir de l'écriture à la plume de votre enfance (ou de l'enfance de votre grand-mère !), voici une recette pour fabriquer une encre violette à partir des baies de Sureau noir.
Broyez des baies mûres dans de l’eau (1/4 de litre) et laissez macérer 1 jour. Filtrez. Faites chauffer le liquide filtré et maintenez-le à ébullition 10 à 15 minutes sans couvercle pour faire réduire. Ajoutez une pointe d'alun réduit en poudre (exhausteur de couleur) et un peu de gomme arabique finement broyée (pour le liant). Mélangez et recommencez à faire réduire jusqu'à la concentration appropriée. Prenez votre plus belle plume et essayez ...

Pour rester en harmonie avec cette note calligraphique, j'ai choisi, pour terminer mon article Z'Amoureux sur le Sureau noir,  l'évocation poétique suivante :

Un océan d'encre dans une seule goutte,
tremblant à la pointe de mon pinceau,
En équilibre au-dessus d'une feuille blanche,
Un univers attend d'exister.

Pour la suite de mon dictionnaire Z'Amoureux j'aimerai faire exister un nouvel univers autour de "T" comme le Thym, plante des garrigues inondées de soleil.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


dimanche 5 août 2012

La fée gourmande du Sureau noir


En ces temps-là, le Sureau noir était un arbre triste. Il avait été créé avec tant de capacités qu'il n'avait toujours eu qu'une idée en tête, se rendre utile. Il avait ainsi quitté ses fraîches vallées d'origine pour se rapprocher des maisons des Hommes. Sans exigence de confort, il s'était contenté des lieux laissés pour compte pour y installer ses racines : un fossé, un coin empierré, ... Et les humains le trouvaient très utile. Mais il le trouvaient aussi très laid avec son feuillage si sombre, ses branches qui poussaient de travers et son odeur si spéciale. Bref, jamais le Sureau ne recevait un sourire ou un remerciement.
Au début il avait fait avec, ne se jugeant pas assez important. "C'est normal, se disait-il, je ne le mérite pas. Mes dons, je les ai reçus sans effort et ils en profitent. Je ne vais pas, en plus, demander de la gratitude de leur part. Ce serait ridicule !". Mais au bout d'un certain temps - un temps d'arbre, donc un temps très long - le Sureau se sentit devenir tout mou, il n'avait plus goût à rien et quand un oiseau venait chanter sur ses branches, il avait envie de pleurer.
Un jour de printemps, une petite fée champêtre passait par là. C'était une fée très gourmande et qui cherchait deci delà de nouvelles friandises. Elle aperçut le Sureau tout triste contre son mur et vînt lui tenir compagnie. A l'écoute de son chagrin, la petite fée eut une idée. "Si tu le veux bien Sureau, je peux te rendre plus agréable aux yeux des humains en t'ajoutant des fleurs au printemps et des fruits en automne. Mais comme je suis gourmande, j'aimerais que tu me permettes de venir en cueillir autant que j'en voudrai. Es-tu d'accord ?" Le Sureau que la petite fée amusait était tout content d'avoir l'occasion de la revoir et il accepta bien volontiers.
C'est depuis que le Sureau porte au mois de mai de magnifiques constellations de fleurs blanches aux senteurs de miel et de superbes fruits violets en septembre. Et c'est depuis que les humains, aussi gourmands que la petite fée, viennent chercher en souriant des fleurs pour en faire des sirops et des fruits pour en faire des confitures. Et ils remercient chaque jour le Sureau d'avoir si bien su joindre l'agréable à l'utile. "

Alors, place aux gourmands ! Comme il y a de multiples recettes qui utilisent le Sureau noir, fleurs ou fruits, j'aimerais juste en partager avec vous quelques-unes pour vous aider à découvrir "l'agréable du Sureau noir".


Le Sureau noir dispute au Frêne le privilège d'être à l'origine d'une limonade de ménage de haut vol. Si vous la réussissez, votre renommée sera faite dans votre cercle d'amis. Je vous ai sélectionné une recette facile parmi les nombreuses variantes qui existent. Donc, pour préparer votre limonade de Sureau, il vous faudra réunir pour 5 litres d'eau de source, 6 ou 7 belles sommités fleuries de Sureau fraîchement cueillies,  450 grammes de sucre semoule, 1 citron jaunes non traité coupé en morceaux, la moitié d'un petit verre de bon vinaigre. Préparation : mettez dans un grand récipient non métallique l'ensemble des ingrédients, mélangez bien jusqu'à dissolution du sucre, laissez macérer pendant 3 jours (si possible au soleil) en protégeant par une étamine, filtrez avec soin, mettez en bouteilles munies d'une solide fermeture (style limonade justement !). Vous pouvez exposer ces bouteilles encore 3 jours au soleil avant de les stocker debout à la cave. Dès la mise en bouteille le liquide mousseux est bon à boire mais comme cette limonade se bonifie avec le temps, il est conseillé de la  servir au bout d'un mois. Ouvrez les bouteilles avec précaution !

Le sirop de fleurs de Sureau est une autre des gourmandises que l'on peut réaliser avec les fleurs fraîches de Sureau noir. Si vous souhaitez en préparer, je vous encourage à faire un tour sur le blog suivant qui vous propose une recette simple et rapide pour un résultat délicieux : "site de pago sans gluten, recette du sirop de sureau"Vous pourrez utiliser ce sirop de Sureau avec de l'eau fraîche, ou en apéritif pour un kir champêtre avec un petit vin blanc sec et léger, ou bien encore pour aromatiser des desserts.




Les baies de Sureau noir lorsqu'elles sont bien mûres et après cuisson, sont aussi capables de très bonnes choses pour les gourmands. D'ailleurs, des cultivars de Sureau noir ont été sélectionnés pour la grosseur de leurs fruits et sont cultivés en tant qu'arbres fruitiers.

Je rappelle que la consommation des baies crues n'est pas recommandée (effet laxatif). Et bien sûr, lors de vos cueillettes, soyez vigilant à ne pas vous tromper de Sureau. Merci de vous reportez aux parties précédentes : "à la découverte du Sureau" et "le Sureau noir, pharmacien de la maison" pour plus de détails. 

En toute simplicité toujours, voici une recette de Gelée de baies de Sureau noir inspiré du livre d'Annie-Jeanne et Bernard Bertrand "La cuisine sauvage des haies et des talus" :
Ingrédients : 2 kg de baies , environ 1kg de sucre spécial confiture avec pectine (suivant poids du jus)
Préparation : Égrenez soigneusement les grappes de fruits et ne conservez que les baies bien mûres (celles qui sont noires-violacées). Faites éclater les baies avec un fond d'eau pour en extraire le jus. Recueillez le liquide obtenu et pesez-le. Ajoutez-y le même poids de sucre avec pectine. Chauffez doucement jusqu'à ce que le sucre soit fondu puis portez à ébullition durant 4 à 5 minutes. Surveillez la cuisson, écumez. Lorsque la gelée prend (1 goutte sur une surface froide se fige), mettez-la en pots stérilisés et fermez soigneusement.

Lorsque vous cueillerez les baies, soyez attentifs de ne pas embarquer par mégarde la petite fée gourmande du Sureau, sinon, vous risquez de faire de la confiture de Fée de Sureau. Voyez ce que cela donne !


Si cela vous arrive, libérez-la très vite, pour qu'elle puisse s'envoler retrouver son ami le Sureau noir....

Pour terminer mon article Z'Amoureux sur le Sureau, j'aimerai aller plus loin dans les capacités de cette plante en noir et blanc, que se disputent les sorciers et les fées.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.



mercredi 1 août 2012

Le Sureau noir, pharmacien de la maison


Avide d'azote et d'eau, la place du Sureau noir (Sambucus nigra, famille des Caprifoliacées) est souvent au plus près des humains. Le Sureau noir adore les vieux murs, contre lesquels ont pu s'accumuler déchets et vieux outils rouillés. Les botanistes disent que c'est une plante rudérale, du latin "rudus, ruderis" qui signifie décombres. L'ethnobotaniste Pierre Lieutaghi l'a ainsi appelé  poétiquement "le prince des décombres". Mais vous pourrez le trouver aussi dans des haies, en bordure des petits cours d'eau,...Comme il n'est pas découragé par la mi-ombre, il poussera même vaillamment dans les sous-bois.

En raison de ses nombreux usages, un Sureau noir implanté naturellement grâce à une graine voyageuse à proximité d'une maison a toujours été respecté et une plantation (par bouturage le plus souvent) compensait la nature s'il venait à manquer dans les parages des habitations.

En effet, au fil des temps et suivant les régions, le Sureau noir a été utilisé en remède dans toutes ses parties, écorces, feuilles, fleurs, fruits, voire racines. Et ceci comme remède sudorifique, diurétique, antirhumatismal, purgatif, émétique, pectoral, dermatologique, analgésique, anti-inflammatoire, cicatrisant, résolutif. 

Une pharmacie à lui tout seul, et ceci au seuil de la maison ! Cependant, dans toutes les utilisations traditionnelles, certaines s'avèrent un peu trop rudes ou incertaines et ne sont pas reprises dans les usages actuels.



Commençons par le plus agréable, les fleurs. Très parfumées, elles permettent de douces tisanes qui feront merveille dans tous les cas de refroidissement. Leur principale propriété est en effet d'être sudorifiques. Dès les premiers frissons, suivez le conseil de l'herboriste Marie-Antoinette Mulot : buvez un bon bol de tisane de fleurs de Sureau, couchez-vous bien couvert et transpirez ! Vous préparerez cette tisane en faisant infuser pendant 10 minutes hors du feu et à couvert 1 grosse cuillerée à soupe de fleurs de Sureau sèches dans 250 ml d'eau bouillante. En cas de bronchites, grippes, toux, vous prendrez 3 ou 4 tasses par jour de cette même tisane en la sucrant d'un peu de bon miel si vous le souhaitez. 

En usage externe, ce sont leurs propriétés émollientes, adoucissantes et calmantes qui seront utilisées pour des compresses ou des lotions contre les irritations de la peau, eczémas, dartres ainsi que sous forme de bains oculaires dans les cas d'orgelets, de conjonctivites ou d'inflammations des paupières. Pour ces usages, vous ferez une décoction de fleurs de Sureau en mettant 25 g de fleurs sèches dans un demi-litre d'eau froide que vous porterez à ébullition, vous laisserez bouillir 5 minutes puis infuser 10 minutes. Vous filtrerez avec soin avant emploi et vous ne le conserverez que 24 heures.



Passons aux fruits (attention de ne pas confondre avec le Sureau yèble, se reporter à la partie "à la découverte du Sureau"). Les baies de Sureau noir crues sont, à bonne dose, laxatives. Pour obtenir cet effet, c'est le suc préparé en écrasant des baies crues et bien mûres qui était utilisé. Cet usage est plutôt archaïque. 

Il est à noter que les baies de Sureau noir non mûres (encore vertes ou roses), ne sont pas consommables. Elles contiennent des substances chimiques indésirables qui régressent avec la maturité des baies (quand elles deviennent noires-violacées) et dont le reliquat disparaît à la cuisson.

Les baies de Sureau noir ont servi dans le temps à préparer du Rob, un suc concentré obtenu par cuisson et évaporation longue du jus de baies mûres jusqu'à une texture de sirop épais. Ce Rob était utilisé, à petites doses dilué dans de l'eau, en cas de grippe ou autre refroidissement.



L'écorce possède, elle, des propriétés diurétiques et légèrement laxatives. Il s'agit de ce que l'on appelle la seconde écorce, c'est-à-dire celle qui se trouve sous la couche extérieure rugueuse. Elle pourra être utilisée en décoction, notamment, en cas d'oedème, de rétention d'urine, goutte, et dans tous les cas où il faut stimuler l'élimination rénale. Les feuilles sont également diurétiques. 

Comme vous le constatez, tout cela fait "é-li-mi-ner" comme dirait une publicité. L'abbé Kneipp, qui en Allemagne au 19ème siècle a posé les bases de soins aux naturels fondés sur l'eau, les plantes et une hygiène de vie, recommandait de faire une cure dépurative de thé de feuilles de Sureau noir sur 21 jours. Mais bonjour le goût ! Il semble qu'une décoction de feuilles ait l'amertume d'un vieux pied d’artichaut bouilli. A réserver aux amateurs.


L'usage médicinal du Sureau est d'ailleurs une bonne illustration d'une hypothèse qui veut, qu'au cours des temps historiques, il y ait eu une "évolution dans la mise en oeuvre des remèdes végétaux, où l'on va de la racine à la fleur et des propriétés brutales à des pouvoirs adoucis". C'est le cas pour le Sureau puisque de nos jours c'est l'usage des fleurs qui a supplanté les utilisations des autres parties de cette plante.

Pour aller vers des évocations savoureuses, dans la suite de mon article, j'aimerai vous raconter le mini-conte de la fée gourmande du Sureau.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.